Tissage
Les tisserands étaient communément appelés "Ches lancheux de navette" en picard. L'activité agricole était rythmée par les saisons : les fermiers œuvraient dans les champs durant l'été et, pendant l'hiver, ils se tournaient vers d'autres occupations plus ou moins lucratives, telles que le tissage.
Les paysans, journaliers et ouvriers, en quête de revenus complémentaires pendant la basse saison, se consacraient à cette activité. Ils travaillaient sur les métiers à tisser pour approvisionner principalement les grands centres, comme la ville d'Amiens.
Beaucoup d'entre eux possédaient un métier à tisser chez eux, installé au rez-de-chaussée. Le bruit des machines résonnait tard dans la nuit et leur utilisation n'était pas sans risque.
L’ouvrage se dévoilait progressivement après les allers et retours de la navette. Après chaque passage, il était nécessaire de faire pression pour bien resserrer les fils à l’aide du battant du peigne. Les pédales servaient à actionner le cadre approprié pour choisir le fil adéquat. Plus le motif était complexe, plus le nombre de fils et de couleurs était important, de même que le temps de réalisation était plus long.
Un travail de patience pouvant occasionner des blessures aux mains avec l’enchaînement, la cadence des gestes et la pression apportée sur les fils. La posture assise pouvait générer des douleurs après plusieurs heures penchées sur l’ouvrage.
Bien que les métiers à tisser aient connu des avancées techniques, les modèles traditionnels en bois sont restés prisés des artisans travaillant à domicile pendant de nombreuses années. En 1926, malgré le déclin de l'activité, de magnifiques tissus étaient encore fabriqués par quelques tisserands.

Métier à tisser en bois.