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Accueil > Histoire

 

Histoire

 

Vignacourt est renommé depuis fort longtemps pour être un village de commerçants. Cela peut s'expliquer par trois facteurs principaux :

- l'impact des foires et marchés au niveau régional. Ils s'étaient développés pendant le moyen âge avec l'agrément du roi et l'appui des seigneurs locaux.

- la large palette des métiers liés à la vente, de nombreux habitants étaient commerçants de lin, tissus, chapeaux, bétail, volailles, huile, farine et ainsi de suite, en incluant les marchands ambulants connus jusqu'à Paris.

- la variété des enseignes de magasin. Des noms d'entreprises, des noms de propriétaires ou des appellations plus spécifiques telles que le comptoir français, le café de la mairie, le café du progrès, etc...

Aujourd'hui, les activités commerciales et artisanales restent diversifiées et la réderie (mot picard) accueille un nombre important de visiteurs chaque année au mois de mai.

 

bordure

 

 

L'étymologie

Le nom du village aurait pour origine un lien avec un chef romain ou la viticulture. Vinard serait le nom du général, mais peu d'éléments peuvent étayer cette information. Le nom pourrait provenir du préfixe «Vigna» en latin pour vigne et du suffixe «curtis» au sens de cour, lieux clos.

Plusieurs rues contenaient le mot «vignes» comme le chemin sous les vignes, le chemin de la vigne, le haut des vignes et c'est toujours le cas dans une moindre mesure. D'autres communes à proximité possédaient des vignobles, mais la surface occupée par les pieds de vigne à Vignacourt était considérable.

L'orthographe du nom a subi les évolutions de la langue parlée, plus de dix façons d'écrire Vignacourt ont été relevées, comme par exemple Vinacourt sur la carte de Cassini.

 

 

Vigne de Vignacourt

La vigne à Vignacourt.

 

La culture de la vigne

Les vignobles sont évoqués dès le Moyen-âge dans la région. Les vignes étaient cultivées sur échalas avec des rangées assez espacées. La taille permettait de répartir les sarments de façon homogène autour du pied. La traction animale était utilisée pour l'entretien de ces arpents de terre.

La culture des vignes a commencé à décliner à partir de 1323 et après plusieurs hivers rigoureux ainsi que pour des raisons de rentabilité, elle va perdurer néanmoins encore quelques décennies.

La production de verjus fût d'abord réalisée avec des herbes acides telles que l'oseille. A partir du 16ème siècle seulement, le verjus était confectionné en France avec une variété de gros raisins, moins cher que l'oseille et il avait la spécificité de ne pas murir complètement.

 

La traction animal pour la culture de la Vigne dans la Somme

La traction animale utilisée en Alsace sur les coteaux du Bollenberg,
Crédit photo © Domaine Valentin-Zusslin.

 

CS

Le contre-sceau de Dreux d'Amiens, Domaine de Vignacourt
était orné à gauche et à droite de ceps et sarments de vigne...
Photo « Source gallica.bnf.fr / BnF ».

 

Le blason

L'émergence des armoiries date des premiers chevaliers en armure, ils avaient besoin d'être identifiés facilement. Ils devaient respecter un certain nombre de critères comme par exemple le choix des couleurs selon la région d'origine.

Le blason a été utilisé ensuite par les corporations, les villes et les villages. Celui de Vignacourt créé bien plus tard est surmonté d'une couronne à 3 tours et il s'inspire probablement des armoiries de la famille Wignacourt contenant trois fleurs de lys, durement gagnées après avoir guerroyé sur les champs de bataille.

blason communal

Le blason communal

 

blason de la famille Wignacourt

Les armoiries Wignacourt

 

Les premières cartes

La carte de Cassini

La carte de Cassini représente le tracé du royaume de France.  Les relevés ont été réalisés 30 ans avant la révolution par César-François et Jean-Dominique Cassini. Cet exercice typographique fût réalisé avec l'unité de longueur en vigueur, la toise équivalente à 6 pieds.
On peut y découvrir les églises, les moulins, les zones boisées et le tracé de la chaussée Brunehaut passant par la forêt de Vignacourt.

 

Brunehaut

Vinacourt - «Source gallica.bnf.fr / BnF».

 

La carte de Sanson

M. Nicolas Sanson était Picard d'origine, natif d'Abbeville, il a exercé le métier de cartographe. Son travail fût remarqué par le Cardinal Richelieu et quelques rois. La carte ci-dessous date de 1656.

Vignacourt est représenté avec deux croix, une pour l'église, une pour le château du seigneur. La forêt est aussi dessinée minutieusement. Flixecourt est illustré avec les mêmes symboles : une croix pour l'église et une autre pour la seigneurie dont l'histoire est liée à celle de Vignacourt. C'est le cas aussi pour Picquigny présentant les mêmes caractéristiques.

 

Carte Vignacourt

Vignacour «Source gallica.bnf.fr / BnF».

 

Les moulins

La rue des meuniers confirme la présence des moulins, tout comme le chemin au moulin brûlé, celui-ci fût probablement ravagé par les flammes. Une meule en pierre était utilisée pour celui situé rue du moulin de pierre. Plusieurs moulins existaient encore au début des années 1910, ils n'ont pas survécu aux nouvelles méthodes de mouture.

Vous pouvez voir le poteau relié au toit de ce moulin sur la photo ci-dessous, il permettait au meunier de déplacer les ailes afin de bénéficier d'un vent plus favorable. Les grains des céréales cultivés localement étaient écrasés dans ces meules.

 

Ancien moulin de Picardie

Un ancien moulin à vent.

 

Le château féodal

Ce château était situé dans la rue dite "rue du château", à proximité de la collégiale. Des documents anciens précisaient l'importance de cet ensemble. Plusieurs chaumières destinées au logement des chanoines avaient été construites autour.

La gestion du domaine était assurée par un administrateur local. Le seigneur était présent par intermittence ou occupé à gérer ses propriétés et obligations qui en découlaient, puis à défendre les intérêts du pays sur les champs de batailles.

 

Rue du Château Vignacourt

La rue du château

 

Les voies romaines

La France est traversée par un réseau de voies anciennes, les voies romaines. La chaussée Brunehaut était un maillage de voies situées dans le nord de la France, dont certaines routes reliaient la Belgique, le Luxembourg, les Pays Bas et l’Allemagne.

Cet ancien réseau, selon les experts, ne peut pas être retracé parfaitement, cependant les axes principaux sont connus comme Utrecht aux Pays-Bas, Tournay en Belgique, Cologne en Allemagne ainsi qu' Amiens, Boulogne-sur-Mer, Reims, Soissons entre autres.

Les chaussées romaines ont d’abord été construites pour le mouvement des troupes puis elles sont devenues des routes stratégiques pour le commerce. Certaines parties de cette chaussée sont encore visibles au sud du territoire en direction de St-Vaast-en-chaussée. Elles étaient faites, autrefois, d'un assemblage de plusieurs strates, un mélange de sable et de chaux, de pierres, de cailloux puis une couche de pavés au niveau du revêtement.

 

Brunehaut

La chaussée Brunehaut présente des sections encore préservées.

 

Les calvaires

Les calvaires étaient placés aux carrefours, le long des routes, ils permettaient de se repérer sur les chemins. Ils sont devenus ensuite des symboles religieux, dans d'autres départements limitrophes, des oratoires, des petites chapelles servaient de point de référence. Des bornes militaires avec des indications de distance, gravées sur la pierre étaient utilisées aussi sur les anciennes voies romaines.

A Vignacourt, ces calvaires étaient placés à l'origine à l'intersection des rues autour de la commune. Ils étaient positionnés en hauteur sur une butte faisant partie du paysage, ou aménagée intentionnellement.

Calvaire de Vignacourt

Un des calvaires de la commune.

 

Les points d'eau

Les mares réparties principalement le long de la rue centrale servaient d'abreuvoir pour les bêtes. La plus grande mare, toujours présente, était connue sous le nom de grand flot.

Le nombre de points d'eau était autrefois plus important car ceux-ci servaient à collecter les eaux de ruissellement à une époque où les canalisations n'existaient pas encore. Plusieurs bassins ont été remblayés, et les bords ont été sécurisés et renforcés avec des barrières pour ceux encore présents. Nos anciens avaient pris soin d'aménager cet espace avec des plantes adaptées notamment pour renforcer les berges.

Les puits protégés par des tuiles étaient assez nombreux dans le village avant l'arrivée de l'eau du robinet. L'eau était puisée à l'aide d'un seau muni d'une longue chaîne et servait, par exemple, à la cuisson des aliments.